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A Mayotte, l’épidémie de choléra jugulée par les autorités sanitaires

Avec l’apparition, en mars dernier, des premiers cas de choléra importés d’Afrique de l’Est, Mayotte craignait une crise majeure supplémentaire. Après le Covid-19, les longues et pénibles pénuries d’eau causées par des infrastructures défaillantes, les barrages dressés par une partie de la population criant son ras-le-bol des violences quotidiennes…, le département français situé dans le canal du Mozambique n’aura finalement pas connu la flambée de cas redoutée, qui aurait entraîné une embolie de son système de soins déjà en grande souffrance en raison d’une pénurie de soignants. Le dernier malade enregistré remonte au 12 juillet dernier. Un cas importé. Et « aucune circulation autochtone n’a été détectée sur le département depuis le 8 juillet », précise Santé publique France dans son point de situation du 19 septembre. Le bilan de cette épidémie de choléra fait état d’un total de 221 cas, dont cinq décès imputables à la bactérie et deux partiellement imputables.
L’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte s’apprête donc à annoncer la fin officielle de l’épidémie. « Avec la prudence qui s’impose, observe le docteur Sergio Albarello, le directeur de l’ARS, en raison des risques d’importation de cas. » Les Comores voisines constatent, en effet, l’apparition de nouveaux malades, alors que l’archipel avait réussi à maîtriser, début août, une épidémie arrivée de Tanzanie début février, qui a fait 152 morts.
Depuis la mi-septembre, douze nouveaux malades ont été pris en charge, indique, le 26 septembre, le ministère de la santé de l’Union des Comores. Il s’agit d’adultes de la région nord de la Grande Comore, à Mitsamiouli. Selon la presse comorienne, trois décès liés au choléra ont été enregistrés. Ce que dément le ministère de la santé.
Une zone sécurisée pour accueillir les patients a été installée à l’hôpital de Samba-Nkouni. « La situation n’est pas alarmante actuellement, estime toutefois au téléphone le docteur Yacine Mohamed Saidi, pédiatre à l’hôpital El-Maarouf de Moroni. Nous avons mis en place des dépistages systématiques, car nous faisons face à une épidémie de gastro-entérite qui touche principalement les enfants. Mais nous n’avons pas détecté de choléra parmi eux. »
Face à ce risque sanitaire régional, les autorités mahoraises maintiennent le dispositif de contrôles aux frontières pour détecter d’éventuels cas de choléra. « La stratégie mise en place pour limiter la propagation de la bactérie à Mayotte a payé, en mettant des moyens humains et matériels sur l’accès à l’eau et la protection préventive par le vaccin », se félicite le directeur de l’ARS. Plus de cent vingt rampes d’eau ont été installées dans les quartiers les plus touchés par les pénuries et le manque d’infrastructures, où, faute d’être reliées à un réseau de distribution, les familles vont puiser l’eau dans les rivières environnantes, avec le risque d’être contaminées par de l’eau souillée.
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